TPE : La Gestation pour Autrui

Les différentes pratiques médicales :

 La GPA permet à des couples hétérosexuels rencontrant des problèmes d’infertilités ou à des couples homosexuels ou des personnes seules de réaliser leur désir d’enfant.

  Il existe deux types de Gestation Pour Autrui :

  Le premier est la GPA dite « traditionnelle ». Il s'agit de l'insémination artificielle. C'est la technique la plus ancienne. Elle consiste à placer dans l’utérus les spermatozoïdes qui ont été sélectionnés à l’avance. Ceux-ci peuvent provenir du conjoint ou d’une banque de sperme. Il n'y a donc pas de rapport sexuel.                                                                                                                                   

  Cette pratique se déroule en plusieurs étapes :

  Chez la femme : si son ovulation est bonne, le médecin se contente de surveiller son hormone lutéinisante (fait partie des hormones gonadotrophines qui contrôlent les glandes sexuelles) et vérifie si une ovulation s’est produite. Dans le cas contraire, elle reçoit une stimulation ovarienne (prise de médicaments selon le cycle menstruel) et fait l'objet d'une surveillance rapprochée. Des prises de sang et des échographies régulières sont réalisées afin de savoir quand injecter l'hormone gonadotrope chorionique. Cette dernière imite l'hormone naturelle LH et permet l'ovulation. L'insémination doit alors se faire dans les 36 heures qui suivent.

  Chez l’homme : Une fois l’ovulation repérée, on fait appel au futur père. Son sperme est recueilli au laboratoire où aura lieu l’insémination. Ce sperme est préparé par des biologistes qui vont séparer le plasma séminal des spermatozoïdes, éliminer les débris cellulaires et garder les spermatozoïdes les plus mobiles pour optimiser les chances de succès. Le gynécologue les dépose ensuite à l’aide d’un cathéter dans la cavité utérine (insémination intra-utérine) ou plus rarement dans le col de l’utérus (insémination intra-cervicale). Les spermatozoïdes doivent ensuite remonter l’utérus et les trompes pour y rencontrer le follicule ovarien. Dans la plupart des cas, aucun traitement n’est nécessaire après l’insémination. Si la tentative a échoué, les règles surviennent dans un délai de 12 jours environ. Dans le cas contraire, un test de grossesse est réalisé 18 jours après l’insémination.

  Une insémination artificielle peut se faire avec le sperme du conjoint ou avec le sperme d’un donneur. Cette dernière éventualité intervient si les spermatozoïdes du conjoint sont inexploitables pour cause de stérilité ou de maladie héréditaire.

 

  Le deuxième est la GPA dite « gestationnelle ». Il s'agit alors d'une fécondation in vitro (FIV) qui a lieu en dehors du corps de la femme en éprouvette. Cette technique a pour but de recréer dans un laboratoire les différentes étapes de la fécondation naturelle (in vivo). Cela consiste à mettre en contact un ovocyte et des spermatozoïdes dans un récipient afin qu'il y ait fécondation. La culture des embryons en laboratoire est maintenue jusqu'au transfert embryonnaire dans l'utérus de la femme qui va porter l'enfant dans son ventre par la suite. Dans le cas d'une gestation pour autrui, le processus de la FIV est la même à l’exception que le transfert embryonnaire est réalisé vers la mère porteuse. Si les gamètes ne viennent pas des parents, ce sont les donneurs qui réaliseront cette partie du processus.

  Il existe plusieurs étapes qui interviennent dans la réalisation d'une fécondation in vitro :

  Chez la femme : on lui administre un traitement pour contrôler son cycle ovarien et développer un plus grand nombre d'ovocytes lors d'un cycle. L’objectif de la stimulation ovarienne est d'interrompre pendant un certain temps le contrôle du cerveau sur la production des ovaires, pour pouvoir les stimuler et assurer la croissance de plusieurs follicules (sacs contenant les ovules). Pendant les 6 à 10 jours qui suivent, la patiente doit consulter régulièrement un médecin pour qu'il contrôle l'évolution de l'ovaire et programme la ponction.                                                                                        On réalise ensuite un monitorage des ovaires. Des échographies vaginales sont effectuées afin de mesurer la réaction des ovaires au traitement hormonal. Les follicules sont comptabilisés et leur diamètre est mesuré. Leur taille doit augmenter régulièrement jusqu'à la ponction folliculaire qui consiste à extraire les ovules lors d'une intervention chirurgicale. Le gynécologue pique les follicules et aspire leur contenu. Le liquide folliculaire est ensuite analysé pour trouver des ovules.

  Chez l’homme : le sperme est généralement recueilli par masturbation ou dans certains cas par biopsie testiculaire ou aspiration d'épididyme. L'échantillon de sperme obtenu est ensuite préparé dans un laboratoire, on exclut les spermatozoïdes de mauvaise qualité et on sélectionne ceux qui présentent la meilleure mobilité.

  Par la suite, on met en contact les ovocytes et les spermatozoïdes soit directement (FIV classique), soit on introduit un spermatozoïde à l'aide d'une micro pipette à l'intérieur de chaque ovocyte (FIV ICSI), pour qu'il y ait fécondation. Les ovocytes fécondés sont ensuite mis en culture afin d'obtenir des embryons. On les observe, analyse leur rythme de division et de croissance, et on les sélectionne pour le transfert embryonnaire. Après quelques jours de développement en étuve, on détermine le nombre d'embryons à transférer et on sélectionne ceux qui auront les meilleures probabilités de s'implanter dans l'endomètre de la mère porteuse. Ils seront transférés dans le col de l'utérus via un cathéter. La femme doit effectuer un test de grossesse pour vérifier si la FIV a été réalisée avec succès entre 10 et 15 jours après le transfert.

 

 

 

 

 

  Dans le premier cas, le nouveau-né sera donc l'enfant biologique de la mère porteuse. Cette technique est moins utilisée de nos jours car il existe un risque d'attachement de la mère porteuse à « son enfant ». Alors que dans le deuxième cas la mère porteuse prêtera seulement son utérus pour mener à bien le développement d'un embryon qui ne lui sera donc pas lié génétiquement.

Les immenses progrès médicaux de ces derniers siècles :

  En 1791 John Hunter, un scientifique britannique, pratique la première insémination intraconjugale. Même si cette opération fût une réussite, il faut attendre plus d’un siècle pour que l’insémination avec le sperme du conjoint gagne son statut officiel de traitement contre l’infertilité dans un couple.            En France en 1973, les professeurs Netter et David fondent les deux premiers établissements de don du sperme.                                                                                                                                                          En juillet 1978, le travail des deux britanniques est récompensé par la naissance du premier bébé éprouvette au monde Louise Brown.                                                                                                                 En 1982, à Paris, le service du Professeur Frydman voit naître Amandine son premier bébé éprouvette.                                                                                                                                                     1992 marque l’apparition de l’injection intracytoplasmique qui consiste à injecter un seul spermatozoïde soigneusement sélectionné directement à l’intérieur de l’ovule. En 1994, Audrey le premier bébé né de ce procédé voit le jour.                                                                                                    En 1996, en Espagne, les premiers enfants fécondés à partir du sperme congelé naissent.                    En 2002, grâce au diagnostic génétique préimplantatoire, le premier bébé issu d’un couple porteur de la fibrose kystique. Ce diagnostic permet de détecter les maladies génétiques graves et incurables et donc de sélectionner les embryons qui ne portent pas l’anomalie.                                                        En 2003, une petite fille nait de parents confrontés au problème du sida.                                            Enfin en 2006, le diagnostic génétique préimplantatoire est à nouveau à l’honneur avec la naissance d’un bébé de parents confrontés à la lymphohistiocytose qui affecte le système immunologique.

  Toutes ces évolutions permettent aujourd'hui à plus de couples de devenir parents.