TPE : La Gestation pour Autrui

 L'opinion des Français :

  Malgré la législation française très restrictive au sujet de cette pratique, environ 250 bébés français par an naissent à l'étranger grâce à la GPA. Même si il n’existe aucun chiffre officiel, le Parquet de Nantes recense le nombre de parents qui demandent la nationalité française pour des enfants nés à l’étranger.                                                                                                                                                                 Face à ce constat, les avis diffèrent énormément à ce sujet. 

 Selon un sondage BVA réalisé en mars 2018 pour "l'Obs" (en ligne auprè d'un échantillon représentatif de 1019 personnes du 26 au 27 février), 55 % des Français sont aujourd'hui favorables à la GPA dont 32 % disent l'être pour les couples hétérosexuels et homosexuels sans conditions, et 15 % uniquement pour les couples hétérosexuels victimes d'un problème médical.

 

 

 

  Le taux de Français favorables au recours à une mère porteuse a ainsi augmenté de 16 % depuis 2013. 

 

  Les partisans mettent en avant le fait que les personnes qui ont recours à ce processus sont des adultes qui agissent librement, sans contrainte et sans causer de préjudices à autrui. La gestatrice est libre de faire ce qu’elle veut de son corps, qui lui appartient. L’accord est donc considéré comme volontaire et libre.                                                                                                                                    Les parents intentionnels réalisent leur rêve de parentalité après un long parcours du combattant entre échecs de traitement et longue période d’attente. Le bébé, tellement désiré, est comblé tant au niveau physique qu’émotionnel par des parents qui sont énormément impliqués dans son éducation. La mère porteuse satisfait son désir d’accompagner une famille dans son désir de devenir parents et peut dans certains cas en tirer un bénéfice économique. Elle gagne en confiance et en estime d’elle-même après avoir eu un enfant pour d’autres personnes, en plus de jouir d’un développement personnel positif grâce à l’accomplissement d’un acte solidaire. Il est néanmoins très important qu’elle soit accompagnée psychologiquement.

 

 

  D’un point de vue plus général, les partisans de la GPA sont très favorables à une réglementation encadrant cette pratique afin de diminuer les risques d’exploitation de la femme et d’éviter le marché noir.

  Elisabeth Badinter, philosophe et femmes d’affaires, est une des rares féministes à prôner l’accès à la GPA pour les hétérosexuels comme pour les homosexuels. Elle est persuadée qu’il est possible de mettre en place une « GPA éthique » et non rémunérée : « Il y a des femmes qui adorent être enceintes et qui ne souhaitent pas pour autant assurer la responsabilité de l’éducation d’un enfant ».

 

  Parmi des centaines de couples ayant eu recours à la GPA, la famille Mennesson est une des plus célèbres en France. Ce couple a eu recours à la GPA en 2000 aux Etats Unis et se bat pour la reconnaissance par l’état civil français de leurs jumelles depuis 18 ans. En septembre dernier la cour de cassation a finalement décidé de solliciter un avis consultatif de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la transcription d’un acte de naissance désignant une « mère d’intention ».

 

  Les opposants, quant à eux, mettent en avant la commercialisation du corps humain. Ils considèrent que l’utilisation du corps de la femme comme un bien marchand ouvre la porte à l’exploitation et l’asservissement des femmes. Ils soulignent le côté immoral de cette affaire lucrative qui ne prend pas en compte l’attachement prénatal de l’enfant envers sa gestatrice et sont persuadés que l’enfant souffrira de séquelles psychologiques. Enfin ils critiquent ouvertement les parents qui confrontent leur enfant à des problèmes d’identité. 

 

 

  Les membres de La Manif Pour Tous organisent, par exemple, régulièrement des manifestations dans les villes de France pour protester contre la GPA.

 

 

  Sylviane Agacinski, une philosophe engagée depuis longtemps contre toute forme d’exploitation du corps humain, dénonce un « grand marché procréatif » contraire aux principes fondamentaux des droits de l’homme. « Une personne n’est pas une chose ou un animal, a-t-elle dit. Elle ne peut être vendue ou donnée, ses organes ne peuvent être achetés, tout comme les liens de filiation ».

 

Les témoignages recueillis : 

  Nous avons, dans le cadre de nos TPE, récolté quelques témoignages de nos proches sur la grande question de la GPA. Les personnes n'ayant pas souhaité figurer sur internet, nous vous joignons une clef usb avec un montage vidéo.